Job 31
vendredi 1er décembre 2006
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Job chapitre 31
- J’avais fait un pacte avec mes yeux, Et je n’aurais pas arrêté mes regards sur une vierge.
- Quelle part Dieu m’eût-il réservée d’en haut ? Quel héritage le Tout Puissant m’eût-il envoyé des cieux ?
- La ruine n’est-elle pas pour le méchant, Et le malheur pour ceux qui commettent l’iniquité ?
- Dieu n’a-t-il pas connu mes voies ? N’a-t-il pas compté tous mes pas ?
- Si j’ai marché dans le mensonge, Si mon pied a couru vers la fraude,
- Que Dieu me pèse dans des balances justes, Et il reconnaîtra mon intégrité !
- Si mon pas s’est détourné du droit chemin, Si mon coeur a suivi mes yeux, Si quelque souillure s’est attachée à mes mains,
- Que je sème et qu’un autre moissonne, Et que mes rejetons soient déracinés !
- Si mon coeur a été séduit par une femme, Si j’ai fait le guet à la porte de mon prochain,
- Que ma femme tourne la meule pour un autre, Et que d’autres la déshonorent !
- Car c’est un crime, Un forfait que punissent les juges ;
- C’est un feu qui dévore jusqu’à la ruine, Et qui aurait détruit toute ma richesse.
- Si j’ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante Lorsqu’ils étaient en contestation avec moi,
- Qu’ai-je à faire, quand Dieu se lève ? Qu’ai-je à répondre, quand il châtie ?
- Celui qui m’a créé dans le ventre de ma mère ne l’a-t-il pas créé ? Le même Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel ?
- Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils demandaient, Si j’ai fait languir les yeux de la veuve,
- Si j’ai mangé seul mon pain, Sans que l’orphelin en ait eu sa part,
- Moi qui l’ai dès ma jeunesse élevé comme un père, Moi qui dès ma naissance ai soutenu la veuve ;
- Si j’ai vu le malheureux manquer de vêtements, L’indigent n’avoir point de couverture,
- Sans que ses reins m’aient béni, Sans qu’il ait été réchauffé par la toison de mes agneaux ;
- Si j’ai levé la main contre l’orphelin, Parce que je me sentais un appui dans les juges ;
- Que mon épaule se détache de sa jointure, Que mon bras tombe et qu’il se brise !
- Car les châtiments de Dieu m’épouvantent, Et je ne puis rien devant sa majesté.
- Si j’ai mis dans l’or ma confiance, Si j’ai dit à l’or : Tu es mon espoir ;
- Si je me suis réjoui de la grandeur de mes biens, De la quantité des richesses que j’avais acquises ;
- Si j’ai regardé le soleil quand il brillait, La lune quand elle s’avançait majestueuse,
- Et si mon coeur s’est laissé séduire en secret, Si ma main s’est portée sur ma bouche ;
- C’est encore un crime que doivent punir les juges, Et j’aurais renié le Dieu d’en haut !
- Si j’ai été joyeux du malheur de mon ennemi, Si j’ai sauté d’allégresse quand les revers l’ont atteint,
- Moi qui n’ai pas permis à ma langue de pécher, De demander sa mort avec imprécation ;
- Si les gens de ma tente ne disaient pas : Où est celui qui n’a pas été rassasié de sa viande ?
- Si l’étranger passait la nuit dehors, Si je n’ouvrais pas ma porte au voyageur ;
- Si, comme les hommes, j’ai caché mes transgressions, Et renfermé mes iniquités dans mon sein,
- Parce que j’avais peur de la multitude, Parce que je craignais le mépris des familles, Me tenant à l’écart et n’osant franchir ma porte...
- Oh ! qui me fera trouver quelqu’un qui m’écoute ? Voilà ma défense toute signée : Que le Tout Puissant me réponde ! Qui me donnera la plainte écrite par mon adversaire ?
- Je porterai son écrit sur mon épaule, Je l’attacherai sur mon front comme une couronne ;
- Je lui rendrai compte de tous mes pas, Je m’approcherai de lui comme un prince.
- Si ma terre crie contre moi, Et que ses sillons versent des larmes ;
- Si j’en ai mangé le produit sans l’avoir payée, Et que j’aie attristé l’âme de ses anciens maîtres ;
- Qu’il y croisse des épines au lieu de froment, Et de l’ivraie au lieu d’orge ! Fin des paroles de Job.