Job 30
vendredi 1er décembre 2006
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Job chapitre 30
- Et maintenant !... je suis la risée de plus jeunes que moi, De ceux dont je dédaignais de mettre les pères Parmi les chiens de mon troupeau.
- Mais à quoi me servirait la force de leurs mains ? Ils sont incapables d’atteindre la vieillesse.
- Desséchés par la misère et la faim, Ils fuient dans les lieux arides, Depuis longtemps abandonnés et déserts ;
- Ils arrachent près des arbrisseaux les herbes sauvages, Et ils n’ont pour pain que la racine des genêts.
- On les chasse du milieu des hommes, On crie après eux comme après des voleurs.
- Ils habitent dans d’affreuses vallées, Dans les cavernes de la terre et dans les rochers ;
- Ils hurlent parmi les buissons, Ils se rassemblent sous les ronces.
- Etres vils et méprisés, On les repousse du pays.
- Et maintenant, je suis l’objet de leurs chansons, Je suis en butte à leurs propos.
- Ils ont horreur de moi, ils se détournent, Ils me crachent au visage.
- Ils n’ont plus de retenue et ils m’humilient, Ils rejettent tout frein devant moi.
- Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent les pieds, Ils se fraient contre moi des sentiers pour ma ruine ;
- Ils détruisent mon propre sentier et travaillent à ma perte, Eux à qui personne ne viendrait en aide ;
- Ils arrivent comme par une large brèche, Ils se précipitent sous les craquements.
- Les terreurs m’assiègent ; Ma gloire est emportée comme par le vent, Mon bonheur a passé comme un nuage.
- Et maintenant, mon âme s’épanche en mon sein, Les jours de la souffrance m’ont saisi.
- La nuit me perce et m’arrache les os, La douleur qui me ronge ne se donne aucun repos,
- Par la violence du mal mon vêtement perd sa forme, Il se colle à mon corps comme ma tunique.
- Dieu m’a jeté dans la boue, Et je ressemble à la poussière et à la cendre.
- Je crie vers toi, et tu ne me réponds pas ; Je me tiens debout, et tu me lances ton regard.
- Tu deviens cruel contre moi, Tu me combats avec la force de ta main.
- Tu mu soulèves, tu mu fais voler au-dessus du vent, Et tu m’anéantis au bruit de la tempête.
- Car, je le sais, tu me mènes à la mort, Au rendez-vous de tous les vivants.
- Mais celui qui va périr n’étend-il pas les mains ? Celui qui est dans le malheur n’implore-t-il pas du secours ?
- N’avais-je pas des larmes pour l’infortuné ? Mon coeur n’avait-il pas pitié de l’indigent ?
- J’attendais le bonheur, et le malheur est arrivé ; J’espérais la lumière, et les ténèbres sont venues.
- Mes entrailles bouillonnent sans relâche, Les jours de la calamité m’ont surpris.
- Je marche noirci, mais non par le soleil ; Je me lève en pleine assemblée, et je crie.
- Je suis devenu le frère des chacals, Le compagnon des autruches.
- Ma peau noircit et tombe, Mes os brûlent et se dessèchent.
- Ma harpe n’est plus qu’un instrument de deuil, Et mon chalumeau ne peut rendre que des sons plaintifs.