La fin de la vie de David

Lundi 15 août 2011, par Yves GOUAST // Messages bibliques

Nous avons vu ensemble il y a quelques temps les conséquences qui ont résulté d’UN seul péché dans la vie de David. Pour faire suite à ce précédent message, j’aimerais évoquer avec vous aujourd’hui les événements qui ont entouré la fin de la vie de ce grand roi d’Israël.

Introduction : David restauré

Une première idée à avoir à l’esprit est le fait que nos manquements vis-à-vis des personnes de notre entourage, famille, collègues, amis... sont en réalité premièrement un péché contre Dieu. Le fils prodigue le sait bien quand il confesse « J’ai péché contre le ciel et contre toi. » (Luc chapitre 15 verset 21). Il est important de confesser son péché d’abord à Dieu lui-même, puis éventuellement d’essayer de réparer quand cela est possible. David a suivi cette voie, non sans difficulté, comme en témoignent les Psaumes 32 et 51 par exemple. La promesse de Dieu est de ne pas mépriser un cœur brisé et humilié (Psaume 51.7)

Dieu est un Dieu juste et les conséquences du péché sont ce qu’elles sont, mais il est miséricordieux et après la mort de l’enfant né de l’union injuste entre David et Bath-Schéba, il donnera un autre fils à David, Salomon (de l’hébreu « Chelomo » de Shalom, la paix.) surnommé Jedidia (« le bien-aimé de l’Eternel »). Avant même que Salomon ne naisse, Dieu annonce que c’est lui qui lui bâtira une Maison, le Temple. (1 Chroniques 22.7-11) car David a versé trop de sang durant les diverses guerres dans lesquelles il a été engagé.

Intronisation de Salomon

Vingt années environ sont passées. Salomon est un tout jeune adulte. David est avancé en âge, faible, alité. Il a toujours froid et a du mal à se réchauffer. Il a besoin de quelqu’un à ses côtés en permanence. C’est le moment que choisit son fils Adoniya pour conspirer et tenter de s’emparer du trône. Déjà, Absalom avait comploté et emporté le peuple à sa suite contre David. Mais la royauté de David avait été préservée et
Absalom tué.

La conspiration d’Adoniya

Adoniya, donc, on le voit en 1 Rois 1.5, s’élève dans son cœur et a des prétentions : « C’est moi qui serai roi ! Il se procura un char, des cavaliers et cinquante hommes qui couraient devant lui. » Quand on y pense, cela peut prêter à sourire d’imaginer Adoniya se figurer qu’il pouvait devenir roi en étant à la tête de 50 hommes. Un lieutenant, peut-être un capitaine, commandent à une cinquantaine d’hommes. Adoniya, tout comme Absalom avant lui, savait très bien que la royauté était donnée à Salomon par la volonté de l’Eternel, David l’avait bien annoncé. Toutefois, il se laissait déborder par ses sentiments humains d’orgueil, de jalousie certainement, une certaine soif du pouvoir... Tout le monde savait bien que celui que l’Eternel avait choisi pour succéder à David, depuis très longtemps, c’était Salomon (1 Chroniques 22.9) mais on peut dire qu’il n’y avait pas de crainte de Dieu dans le cœur d’Adoniya. Et une explication se trouve dans le verset suivant, le verset 6 : « Jamais, sa vie durant, son père ne lui avait fait un reproche, ou ne lui avait dit : Pourquoi agis-tu ainsi ? » A la première lecture, on peut passer rapidement sur ce verset, sans s’y arrêter, mais si on y prête attention, il contient un principe fondamental de l’éducation. Si jamais je ne fais un reproche à mon enfant, je suis en train de lui dire qu’il n’y a jamais rien à lui reprocher. Il est parfait ! Est-ce le cas de quelqu’un aujourd’hui ici ? Quelqu’un a-t-il reçu l’enfant parfait ? Je ne crois pas. Si jamais je ne fais en sorte que mon enfant se pose pour se demander « pourquoi il agit ainsi », c’est-à-dire si c’est bien ou mal de faire ce qu’il est en train de faire, alors je suis le plus irresponsable des parents. Si mon enfant est l’enfant-roi autour de qui tout tourne, je suis en train de le transformer petit à petit en un irresponsable orgueilleux qui viendra un jour me cracher au visage et mépriser mon héritage. Cela fait réfléchir...

Mais revenons à Adoniya, il est une bien triste figure de l’antichrist, il n’a rien appris et n’a fait fait que suivre ses impulsions. La fin tragique de son propre frère Absalom aurait pu lui mettre la puce à l’oreille, mais ce ne fut pas le cas. De plus, très bel homme, il attirait la faveur des personnes de son entourage et cela lui faisait peut-être un peu plus perdre le sens des réalités.

Adoniya s’entoure de l’astucieux Joab, neveu de David, chef de son armée, et d’Abiathar, le sacrificateur, qui semble avoir oublié la recommandation de David en 1 Samuel 22.23 : « Demeure avec moi. » Peut-être se figuraient-ils que s’ils aidaient Adoniya à accéder au pouvoir, il leur donnerait un poste important. Nous voyons là l’exemple de personnes à la vue courte et au cœur éloigné de Dieu. Ce qui les intéressait était leur carrière. Ces deux hommes, donc, « aidèrent Adoniya et le suivirent. »

Si bien entouré de personnes si influentes, le fils du roi se retrouve très vite au centre d’une véritable petite cour. Mais qu’en était-il de sa foi ? Quelle valeur cela pouvait-il avoir ? Adoniya donne donc une fête en son propre honneur, il a sacrifié du menu et du gros bétail, mais avec quel cœur ? Dieu prend-il plaisir aux sacrifices ? Non, nous le savons bien. Et surtout pas de tels sacrifices ! En 1 Samuel 15.22, Samuel a dit à Saül : « L’Eternel trouve-t-il autant de plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, que dans l’obéissance à la voix de l’Eternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et la soumission vaut mieux que la graisse des béliers. » Tous les fils du roi ont été invités à la fête, tous les serviteurs aussi... Mais non pas tous... Nathan n’a pas été convié ; Benayahou n’est pas là non plus, ni les hommes forts, ni surtout Salomon. Et tout cela est en train de se dérouler dans le dos de David qui est vieux, alité, proche de sa fin.

L’intervention de Nathan

Le roi David déjà très vieux ne sait rien de ce qui se passe (1 Rois 1:15). Mais Nathan, le serviteur fidèle, sait que les conseils de Dieu doivent s’accomplir : Le bien-aimé de l’Éternel doit régner. David, qui connaît la volonté de Dieu, s’est lui-même engagé par serment. Alors le prophète donne ses conseils à Bath-Schéba : « Sauve ta vie et la vie de ton fils Salomon. » Et il met dans sa bouche des paroles empreintes tout à la fois de respect et de hardiesse (1 Rois 1:13-21). Ensuite, comme il l’a promis, il intervient. Ses paroles sont remplies de sagesse et de vérité. Il révèle au roi qu’aucun de ses serviteurs dévoués n’a été invité par Adoniya au banquet et surtout Salomon a été volontairement laissé de côté (1 Rois 1:22-27).

De la même façon, le monde et ceux qui sont sous la domination de l’Adversaire ont rejeté et rejettent Christ et les siens : « Nous ne voulons pas que Celui-ci règne sur nous » (Luc 19:14, parabole des mines.) Mais la Parole, dont Nathan est ici le dépositaire, demeure. Les conseils de Dieu sont immuables : « J’ai oint mon roi sur Sion... Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, et pour ta possession, les bouts de la terre. » (Ps. 2:6-8).

Echec du complot

Il est intéressant de noter que tout à coup le courage de David est ranimé : il donne des ordres décisifs (1 Rois 1:32-35). Il appartient à Nathan, le prophète, et à Tsadok, le sacrificateur, d’oindre Salomon sur Israël. La conduite de Salomon est en réel contraste avec celle d’Adoniya. On le fait monter sur la mule royale, on le mène à Guihon. Tsadok prend la corne d’huile dans le tabernacle et Salomon est oint, tandis que les trompettes sonnent et que tout le peuple se réjouit.

Pendant ce temps, à l’endroit de la fête, Joab, en militaire expérimenté, entend la trompette et s’inquiète. À ce moment-là, Jonathan (fils du sacrificateur Abiathar) survient. Il apporte ce qu’il estime être de bonnes nouvelles. David est resté, pour lui, le roi, son Seigneur !

Alors les rebelles, saisis de peur, s’enfuient (1 Rois 1:49-53). Que Dieu se montre seulement et le camp des ennemis épouvanté, fuira de toutes parts loin de Sa face. Dans le Psaume 63, il est question aux versets 10 et 11 du sort réservé aux méchants, quelle épouvante !

Quant à Adoniya, il court saisir les cornes de l’autel. Il espère se placer ainsi sous la protection de l’Eternel comme on allait autrefois se réfugier dans une église ou une chapelle. Mais il y a quelque chose qui ne va pas. Soit on place sa confiance en Dieu, soit on ne la place pas en Lui. Il semble qu’Adoniya fasse tout en opportuniste, selon ce qui lui est le plus favorable immédiatement, comme s’il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez, comme on dit parfois. Il n’a aucune consistance, aucune épaisseur, pourrait-on dire. Salomon va pour le moment lui laisser la vie. (1 Rois 1.52-53)

Dernières paroles de David à Salomon

Les dernières paroles de David à Salomon, avant sa mort, peuvent se résumer ainsi : « Fortifie-toi, et sois un homme ; prends garde à ce qui doit être observé devant l’Éternel ton Dieu, en marchant dans ses voies. » (2 Rois 2:2-3). Ainsi il pourra réussir dans tout ce qu’il entreprendra ! Dieu a fait des promesses à l’égard des fils de David : s’ils marchent devant lui en vérité, de tout leur cœur, elles s’accompliront ! (2 Rois 2:4).

David évoque les crimes de Joab et les outrages de Chiméi : ils seront mis à mort. Mais Barzillaï et ses enfants reçoivent la récompense de leur fidélité au roi David et aux siens, au jour de l’épreuve et mangeront à la table de Salomon (1 Rois 2:7).

Quelques temps plus tard, Salomon devra s’occuper d’Adoniya qui renouvelle sous une forme détournée ses prétentions au trône (chapitre 2, versets 13 à 25). Il veut pour femme Abichag, la sunamite, la jeune fille qui était au service de David quand il était alité. Il montre ainsi qu’il ne s’est pas repenti et il est mis à mort.

Quelle leçon pour nous aujourd’hui ?

Cette histoire autour de la fin de la vie de David nous invite à réfléchir et à bien nous positionner vis-à-vis de Dieu. Sommes-nous du côté des rebelles ou bien sommes-nous parmi les fidèles ? La frontière est mince, le passage d’un côté à l’autre ne tient à rien, mais c’est dans notre cœur que se prend la décision.

Prenons également le cas d’Abiathar, si longtemps associé à David dans ses afflictions. Finalement, il s’est finalement montré infidèle. Il est chassé de la sacrificature, indigne désormais de porter l’Arche. Il ne sera pas mis à mort, mais il est chassé. Un peu comme ceux qui sont sauvés, mais comme au travers du feu. Dans 1 Corinthiens chapitre 3, versets 11 à 15, il est question du tribunal de Christ. Là, le Seigneur jugera notre œuvre. Il ne sera pas question du salut, qui nous est acquis une fois pour toutes par le sang de Christ, mais il sera question de nos œuvres et des motivations de ces œuvres.

3
11
Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
12
Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume,
l’œuvre de chacun sera manifestée ;
13
car le Jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l’œuvre de
chacun.
14
Si l’œuvre bâtie par quelqu’un sur (le fondement) subsiste, il recevra une récompense.
15
Si l’œuvre de quelqu’un est consumée, il en subira la perte ; pour lui il sera sauvé, mais comme au travers du feu.

1 Co 3, 11-15 (Bible de la Colombe)

A la conversion, nous devenons enfant de Dieu, et rien ne peut nous ravir de la main du Seigneur qui nous a acquis ce salut de la façon la plus parfaite. Mais ensuite, il convient de vivre une vie de sanctification et de service sous le regard de Dieu. L’idéal est de faire beaucoup de choses pour Dieu, et en plus pour les bons motifs. Si je donne de l’argent pour me faire bien voir, ce n’est pas un bon motif. Si je donne comme la petite veuve qui a donné ses deux pièces tout discrètement, alors cela vaut mieux, cela ne sera pas brûlé au tribunal de Christ. Le résultat de tout cela sera visible au ciel : 2 corinthiens 5.10 « Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. »
Peut-être qu’Abiathar s’est trouvé dans ce cas.

Mais revenons à Salomon. Le règne de justice et de paix ne peut s’établir sans que Salomon, qui est un type de Christ, rende d’abord à chacun selon ses œuvres. Ensuite seulement il s’assied sur le trône de David son père, appelé aussi le trône de l’Éternel, et son royaume est très-affermi (Fin du chapitre 2). Et en effet, Salomon a joui d’une paix rare en Israël.

Pour finir, lisons les dix premiers versets du chapitre 11 du livre d’Esaïe.

Passage Biblique associé

1
1
Or le roi David était vieux, avancé en âge ; on le couvrait de vêtements, et il ne pouvait se réchauffer.
2
Ses serviteurs lui dirent : Que l’on cherche pour mon seigneur le roi une jeune fille vierge ; qu’elle se tienne devant
le roi, qu’elle le soigne et qu’elle couche dans ton sein ; ainsi mon seigneur le roi se réchauffera.
3
On chercha dans tout le territoire d’Israël une belle jeune fille, et l’on trouva Abichag, la Sunamite, que l’on fit venir
auprès du roi.
4
Cette jeune fille était vraiment très belle. Elle soigna le roi et se mit à son service. Mais le roi ne la connut pas (comme
femme) .
5
Adoniya, fils de Haggith, élevait des prétentions en disant : C’est moi qui serai roi ! Il se procura un char, des cavaliers
et cinquante hommes qui couraient devant lui.
6
Jamais, sa vie durant, son père ne lui avait fait un reproche, ou ne lui avait dit : Pourquoi agis-tu ainsi ? Adoniya était,
en outre, fort beau à voir, et il était né après Absalom.
7
Il eut un entretien avec Joab, fils de Tserouya, et avec le sacrificateur Abiatar ; et ceux-ci se rallièrent à Adoniya.
8
Mais le sacrificateur Tsadoq, Benayahou, fils de Yehoyada, le prophète Nathan, Chimeï, Réï et les vaillants hommes de David
ne furent pas avec Adoniya.
9
Adoniya sacrifia du petit et du gros bétail ainsi que des veaux gras, près de la pierre de Zohéleth, qui est à côté de Eyn-Roguel ;
et il invita tous ses frères, fils du roi, et tous les hommes de Juda, serviteurs du roi.
10
Mais il n’invita pas le prophète Nathan, ni Benayahou, ni les vaillants hommes, ni son frère Salomon.
11
Alors Nathan dit à Bath-Chéba, mère de Salomon : N’as tu pas appris qu’Adoniya, fils de Haggith, est devenu roi et que notre
seigneur David ne le sait pas ?
12
Viens donc maintenant, je vais te donner un conseil afin que tu sauves ta vie et la vie de ton fils Salomon.
13
Va, entre chez le roi David et tu lui diras : O roi mon seigneur, n’as-tu pas fait un serment à ta servante, en disant :
Ton fils Salomon régnera après moi et c’est lui qui siégera sur mon trône ? Pourquoi donc Adoniya régnerait-il ?
14
Voici : pendant que tu parleras là avec le roi, j’entrerai moi-même après toi et je compléterai tes paroles.
15
Bath-Chéba se rendit dans la chambre du roi. Or, le roi était très vieux, et Abichag, la Sunamite, était au service du roi.
16
Bath-Chéba s’inclina et se prosterna devant le roi ; et le roi dit : Qu’as-tu ?
17
Elle lui répondit : Mon seigneur, tu as fait ce serment à ta servante par l’Éternel, ton Dieu, en disant de ton fils Salomon :
Il régnera après moi et c’est lui qui siégera sur mon trône.
18
Or, voici maintenant qu’Adoniya règne ! Et maintenant tu ne le sais pas, ô roi mon seigneur !
19
Il a sacrifié des bœufs, des veaux gras et du petit bétail en quantité ; il a invité tous les fils du roi, le sacrificateur
Abiatar et Joab, chef de l’armée, mais il n’a pas invité ton serviteur Salomon.
20
Et toi le roi mon seigneur, tout Israël a les yeux sur toi, pour que tu lui déclares qui siégera sur le trône du roi mon seigneur
après lui.
21
Lorsque le roi mon seigneur sera couché avec ses pères, il arrivera que moi et mon fils Salomon nous serons traités comme
des coupables.
22
Tandis qu’elle parlait encore avec le roi, voici qu’arriva le prophète Nathan.
23
On l’annonça au roi en disant : Voici le prophète Nathan ! Il arriva en présence du roi et se prosterna devant le roi, le
visage contre terre.
24
Ensuite Nathan dit : O roi mon seigneur, c’est donc toi qui as dit : Adoniya régnera après moi et c’est lui qui siégera
sur mon trône !
25
Car il est descendu aujourd’hui, il a sacrifié des bœufs, des veaux gras et du petit bétail, en quantité ; il a invité tous
les fils du roi, les chefs de l’armée et le sacrificateur Abiatar ; les voici qui mangent et boivent devant lui et qui disent :
Vive le roi Adoniya !
26
Mais il n’a invité ni moi qui suis ton serviteur, ni le sacrificateur Tsadoq, ni Benayahou, fils de Yehoyada, ni ton serviteur
Salomon.
27
Est-ce bien de par mon seigneur le roi que cette affaire a lieu, et sans que tu aies fait connaître à ton serviteur qui siégera
sur le trône du roi mon seigneur après lui ?
28
Le roi David répondit : Appelez-moi Bath-Chéba. Elle entra devant le roi et se présenta devant le roi.
29
Alors le roi fit un serment et dit : L’Éternel est vivant, lui qui m’a libéré de toute détresse !
30
Ainsi que je t’en ai fait le serment par l’Éternel, le Dieu d’Israël, en disant : Ton fils Salomon régnera après moi et
siégera sur mon trône à ma place, ainsi ferai-je aujourd’hui.
31
Bath-Chéba s’inclina le visage contre terre, se prosterna devant le roi et dit : Vive à jamais mon seigneur le roi David !
32
Le roi David dit : Appelez-moi le sacrificateur Tsadoq, le prophète Nathan et Benayahou, fils de Yehoyada. Ils entrèrent en
présence du roi ;
33
le roi leur dit : Prenez avec vous les serviteurs de votre seigneur, faites monter mon fils Salomon sur ma mule et faites-le
descendre à Guihôn.
34
Là, le sacrificateur Tsadoq et le prophète Nathan lui donneront l’onction comme roi sur Israël. Vous sonnerez du cor et vous
direz : Vive le roi Salomon !
35
Vous monterez derrière lui ; il viendra siéger sur mon trône et c’est lui qui régnera à ma place. Je l’ai établi conducteur
d’Israël et de Juda.
36
Benayahou, fils de Yehoyada, répondit au roi : Amen ! Qu’ainsi dise l’Éternel, le Dieu de mon seigneur le roi !
37
Comme l’Éternel a été avec mon seigneur le roi, qu’il soit avec Salomon et qu’il élève son trône plus que le trône de mon
seigneur le roi David !
38
Alors le sacrificateur Tsadoq descendit avec le prophète Nathan, Benayahou, fils de Yehoyada, les Kérétiens et les Pélétiens,
ils firent monter Salomon sur la mule du roi David et le menèrent à Guihôn.
39
Le sacrificateur Tsadoq prit la corne d’huile dans la tente et donna l’onction à Salomon. On sonna du cor, et tout le peuple
dit : Vive le roi Salomon !
40
Tout le peuple monta derrière lui, et le peuple jouait de la flûte et se livrait à une grande joie ; la terre s’ébranlait
par leurs cris.
41
Adoniya entendit (cela) ainsi que tous les invités qui étaient avec lui, au moment où ils finissaient de manger. Joab entendant
le son du cor, dit : Pourquoi ce bruit de la ville en tumulte ?
42
Il parlait encore lorsque Jonathan, fils du sacrificateur Abiatar, arriva. Adoniya dit : Viens, car tu es un homme de valeur
et tu apportes de bonnes nouvelles.
43
Jonathan répondit en ces termes à Adoniya : C’est à dire que notre seigneur le roi David a établi Salomon roi.
44
Le roi a envoyé avec lui le sacrificateur Tsadoq, le prophète Nathan, Benayahou, fils de Yehoyada, les Kérétiens et les Pélétiens,
et ils l’ont fait monter sur la mule du roi.
45
Le sacrificateur Tsadoq et le prophète Nathan lui ont donné l’onction royale à Guihôn. De là ils sont remontés tout joyeux,
et le tumulte s’est répandu dans la ville : c’est là le bruit que vous avez entendu.
46
Salomon s’est même assis sur le trône royal ;
47
et les serviteurs du roi sont venus pour bénir notre seigneur le roi David, en disant : Que ton Dieu rende le nom de Salomon
plus célèbre que ton nom, et qu’il élève son trône plus que ton trône ! Et le roi s’est prosterné sur sa couche.
48
Voici encore ce qu’a dit le roi : Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, qui a placé quelqu’un sur mon trône, et mes yeux
(ont pu le) voir !
49
Tous les invités d’Adoniya se mirent à trembler : ils se levèrent et s’en allèrent chacun de son côté.
50
Adoniya, dans sa crainte à l’égard de Salomon se leva pour aller saisir les cornes de l’autel.
51
On fit ce rapport à Salomon : Voici qu’Adoniya par crainte du roi Salomon, a saisi les cornes de l’autel, en disant : Que
le roi Salomon me jure aujourd’hui qu’il ne fera pas mourir son serviteur par l’épée !
52
Salomon dit : S’il se montre un homme de valeur, il ne tombera pas à terre un de ses cheveux ; mais si du mal se trouve en
lui, il mourra !
53
Le roi Salomon envoya (des gens) qui le firent descendre de l’autel. Il vint se prosterner devant le roi Salomon, et Salomon
lui dit : Va dans ta maison.
2
1
David approchait de sa fin et il donna ses ordres à son fils Salomon, en disant :
2
Moi je m’en vais où va tout ce qui est terrestre. Sois fort et sois un homme !
3
Observe l’ordre de l’Éternel, ton Dieu, en marchant dans ses voies et en gardant ses prescriptions, ses commandements, ses
ordonnances et ses préceptes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, afin que tu aies du succès dans tout ce que tu
feras et partout où tu te tourneras,
4
et afin que l’Éternel accomplisse la parole qu’il a prononcée sur moi : Si tes fils prennent garde à leur voie, en marchant
dans la vérité devant moi, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu ne manqueras jamais d’un successeur sur le trône d’Israël.
5
Tu sais bien ce que m’a fait Joab, fils de Tserouya, ce qu’il a fait à deux chefs des armées d’Israël, à Abner, fils de
Ner, et à Amasa, fils de Yéter. Il les a tués, il a versé pendant la paix le sang de la guerre, et il a mis le sang de la
guerre sur la ceinture qu’il avait aux reins et sur la sandale qu’il avait aux pieds.
6
Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix dans le séjour des morts.
7
Tu traiteras avec bienveillance les fils de Barzillaï, le Galaadite, ils seront de ceux qui mangent à ta table ; car c’est
ainsi qu’ils sont venus au-devant de moi lorsque je fuyais devant ton frère Absalom.
8
Voici près de toi Chiméï, fils de Guéra, Benjaminite, de Bahourim. Il a prononcé contre moi des malédictions violentes le
jour où j’allais à Mahanaïm. Mais il descendit à ma rencontre vers le Jourdain, et je lui fis un serment par l’Éternel,
en disant : Je ne te ferai pas mourir par l’épée.
9
Maintenant, ne le laisse pas impuni ; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter. Tu feras que ses cheveux
blancs descendent ensanglantés dans le séjour des morts.
10
David se coucha avec ses pères et il fut enterré dans la cité de David.
11
Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans : à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois
ans.
12
Salomon siégea sur le trône de son père David, et son règne fut tout à fait affermi.
13
Adoniya, fils de Haggith vint vers Bath-Chéba, mère de Salomon. Elle lui dit : Viens-tu pour la paix ? Il répondit : Pour
la paix !
14
Et il ajouta : J’ai un mot à te dire. Elle dit : Parle !
15
Il dit : Tu sais que la royauté m’appartenait et que tout Israël portait ses regards sur moi pour (me) faire régner. Mais
la royauté a tourné pour appartenir à mon frère car elle est à lui de par l’Éternel.
16
Maintenant, je te fais une seule demande : ne me repousse pas ! Elle lui répondit : Parle !
17
Il dit : Dis, je te prie, au roi Salomon — car il ne te repoussera pas — qu’il me donne pour femme Abichag, la Sunamite.
18
Bath-Chéba dit : Bien ! je parlerai moi-même au roi à ton sujet.
19
Bath-Chéba se rendit auprès du roi Salomon, pour lui parler au sujet d’Adoniya. Le roi se leva pour aller à sa rencontre,
il se prosterna devant elle et s’assit sur son trône. Il plaça un trône pour la mère du roi, et elle s’assit à sa droite.
20
Puis elle dit : J’ai une seule petite demande à te faire : ne me repousse pas ! Et le roi lui dit : Demande, ma mère, car
je ne te repousserai pas.
21
Elle dit : Qu’Abichag, la Sunamite, soit donnée pour femme à Adoniya, ton frère.
22
Le roi Salomon répondit à sa mère : Pourquoi demandes-tu Abichag, la Sunamite, pour Adoniya ? Demande donc la royauté pour
lui, — car il est mon frère aîné — pour lui, pour le sacrificateur Abiatar et pour Joab, fils de Tserouya !
23
Alors le roi Salomon fit un serment par l’Éternel, en disant : Que Dieu me fasse ceci et qu’il ajoute encore cela si ce
n’est pas au prix de sa vie qu’Adoniya a prononcé cette parole !
24
Maintenant, l’Éternel est vivant, lui qui m’a affermi et m’a fait asseoir sur le trône de mon père David, et qui m’a donné
une maison comme il l’avait dit ! Aujourd’hui Adoniya sera mis à mort.
25
Le roi Salomon envoya Benayahou, fils de Yehoyada, qui le frappa ; et Adoniya mourut.
26
Le roi dit ensuite au sacrificateur Abiatar : Va-t’en à Anatoth dans tes terres, car tu mérites la mort ; mais je ne te ferai
pas mourir aujourd’hui, parce que tu as porté l’arche du Seigneur l’Éternel devant mon père David et parce que tu as eu
part à tous les tourments de mon père.
27
Ainsi Salomon chassa Abiatar du sacerdoce de l’Éternel, afin d’accomplir la parole que l’Éternel avait prononcée sur la
maison d’Éli à Silo.
28
La nouvelle en parvint à Joab. Or Joab s’était rallié à Adoniya, sans toutefois s’être rallié à Absalom ; et Joab s’enfuit
en direction de la tente de l’Éternel et saisit les cornes de l’autel.
29
On rapporta au roi Salomon que Joab s’était enfui en direction de la tente de l’Éternel et qu’il était à côté de l’autel.
Alors Salomon envoya Benayahou, fils de Yehoyada, en lui disant : Va, frappe-le.
30
Benayahou arriva à la tente de l’Éternel et dit à Joab : Ainsi parle le roi : Sors ! Mais il répondit : Non ! C’est ici
que je mourrai ! Benayahou rapporta la chose au roi en disant : C’est ainsi qu’a parlé Joab et c’est ainsi qu’il ma répondu.
31
Le roi lui dit : Fais comme il a dit, frappe-le, et tu l’enseveliras ; tu l’écarteras ainsi de moi et de ma famille le sang
que Joab a répandu sans cause.
32
L’Éternel fera retomber son sang sur sa tête parce qu’il a frappé deux hommes plus justes et meilleurs que lui et les a
tués par l’épée, sans que mon père David le sache : Abner, fils de Ner, chef de l’armée d’Israël, et Amasa, fils de Yéter,
chef de l’armée de Juda.
33
Leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa descendance, pour toujours ; mais il y aura paix pour toujours,
de par l’Éternel, pour David, pour sa descendance, pour sa maison et pour son trône.
34
Benayahou, fils de Yehoyada, monta, frappa Joab, et le fit mourir. Il fut enseveli dans sa maison, au désert.
35
A sa place, le roi mit à la tête de l’armée Benayahou, fils de Yehoyada, et il mit le sacrificateur Tsadoq à la place d’Abiatar.
36
Le roi envoya appeler Chiméï et lui dit : Bâtis pour toi une maison à Jérusalem ; tu y habiteras, et tu n’en sortiras pas
de côté ou d’autre.
37
Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras et passeras la vallée du Cédron ; ton sang sera sur ta tête.
38
Chiméï répondit au roi : C’est bien ! Ton serviteur fera ce qu’a dit mon seigneur le roi. Chiméï habita longtemps à Jérusalem.
39
Au bout de trois ans, il arriva que deux serviteurs de Chiméï s’enfuirent chez Akich, fils de Maaka, roi de Gath. On le rapporta
à Chiméï, en disant : Voici que tes serviteurs sont à Gath.
40
Chiméï se leva, sella son âne et s’en alla à Gath chez Akich pour chercher ses serviteurs. Chiméï donc s’en alla et ramena
ses serviteurs de Gath.
41
On rapporta à Salomon que Chiméï était allé de Jérusalem à Gath, et qu’il était de retour.
42
Le roi envoya appeler Chiméï et lui dit : Ne t’ai-je pas fait prêter serment par l’Éternel, et ne t’ai-je pas attesté ceci :
Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras pour aller de côté ou d’autre ? Et ne m’as-tu pas répondu : C’est bien !
j’ai entendu ?
43
Pourquoi donc n’as-tu pas observé le serment de l’Éternel et l’ordre que je t’avais donné ?
44
Et le roi dit à Chiméï : Tu sais tout le mal que ton cœur a conscience d’avoir fait à mon père David ; l’Éternel fera retomber
ta méchanceté sur ta tête.
45
Mais le roi Salomon est béni, et le trône de David sera pour toujours affermi devant l’Éternel.
46
Le roi donna ses ordres à Benayahou, fils de Yehoyada : il sortit et frappa Chiméï qui mourut. La royauté fut ainsi affermie
dans la main de Salomon.

1 R 1-2 (Bible de la Colombe)

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